Istanbul de notre correspondant
Les téléspectateurs turcs ont été sidérés par les images filmées en caméra cachée des enfants battus de l'orphelinat de Malatya, une grande ville du sud-est du pays. Une vingtaine de gamins de un à six ans étaient régulièrement frappés par les gardiennes de l'établissement : des claques et des coups de poing à l'heure du bain, de la sieste ou du pyjama du soir. La diffusion de ces scènes a même provoqué, la semaine dernière, une manifestation spontanée des mères et pères de familles devant l'orphelinat de Malatya : «Nous casserons les mains de celles qui battent les enfants.»
Pistonné. La grande majorité du personnel de l'établissement n'avait aucune formation et c'étaient les femmes de ménage et les simples gardiennes qui s'occupaient des enfants, sous les ordres du directeur. «Je fais la même chose avec mes propres enfants, nous sommes obligées de les battre s'ils ne mangent pas, s'ils ne dorment pas ou bien s'ils passent leur temps à s'amuser», a reconnu l'une des gardiennes, analphabète. Le directeur de l'orphelinat, nommé par le ministère de la Famille et de la Femme, n'avait pas les qualifications nécessaires pour accéder au poste, mais un député du parti gouvernemental, un ami de son oncle, l'avait pistonné. Pour sa défense, il s'est plaint des restrictions budgétaires et du manque de cadres bien formés.
«Torture». La ministre concernée, Nimet Cubukcu, qui était en visite à Londres au moment de la diffusion de cette Torture contre les