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Libération

L'Azerbaïdjan rêve de révolution orange

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Aux législatives, dimanche, les jeunes Azéris espèrent un changement à l'instar de l'Ukraine et de la Géorgie.
publié le 3 novembre 2005 à 4h23

Bakou envoyée spéciale

Ils ont entre 20 et 30 ans, l'air sage ou tout fou, mais la même conviction : s'ils veulent rester dans leur pays et y bâtir un avenir, il faut que les choses changent. Et l'occasion dans cet Azerbaïdjan riche en pétrole où une personne sur deux vit dans la pauvreté, c'est maintenant, à l'occasion des législatives de dimanche. Anglophones ou russophones, ils auscultent le monde à travers l'Internet. Ils trouvent des modèles dans les révolutions de velours qui ont ébranlé des pays qui, comme eux, ont un jour fait partie de l'Union soviétique, d'abord la Géorgie voisine, puis l'Ukraine. Et ils s'inventent des maîtres d'école dans les mouvements de jeunes qui les ont accompagnés, Kmara (Assez) à Tbilissi ou Pora (C'est le moment) à Kiev, eux-mêmes des sous-produits du célèbre Otpor (Résistance) serbe qui fit tomber Slobodan Milosevic en l'an 2000.

S'ils ont le même désir de changement, ils n'ont pas la même insouciance. Contrairement à Kiev ou à Belgrade où les jeunes se taillaient des «territoires libres» de leurs tyrans respectifs, la dérision n'est pas l'arme des jeunes Azéris car, à Bakou, on ne plaisante pas avec l'honneur du Président. Un graffiti de travers peut valoir à son auteur jusqu'à cinq ans de prison. C'est dans la répression que ces jeunes militants se sont forgé un caractère et qu'ils ont puisé leur détermination à combattre un régime qu'ils jugent corrompu et dont les ressources pétrolières sont monopolisées par une oligarchie. Leurs mouve