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Libération

La CIA délocalise ses prisons pour la lutte antiterroriste

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Des «sites noirs» seraient installés dans des pays d'Europe de l'Est.
publié le 3 novembre 2005 à 4h23

Washington de notre correspondant

Dans le jargon des services de renseignement, on les appelle les «sites noirs» : un réseau de prisons secrètes, créé par la CIA dans huit pays étrangers différents, pour interroger des suspects dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Hier, le Washington Post leur a consacré une longue enquête. L'auteur de l'article, Dana Priest, révèle que plusieurs de ces prisons se trouvent dans des pays d'Europe de l'Est. Elle s'est engagée à ne pas révéler l'identité de ces pays, à la demande de responsables américains. Ces pays sont des démocraties, indique cependant le quotidien, et la présence de ces prisons sur leur sol est illégale selon leur propre droit. Les pays d'Europe de l'Est qui ont engagé des troupes en Irak aux côtés des Américains sont les premiers à venir à l'esprit (Hongrie, Roumanie, Pologne, Bulgarie).

Amnesty International et d'autres organisations humanitaires avaient déjà recueilli les témoignages d'anciens prisonniers, qui évoquaient leur détention dans de tels centres (Libération du 17 mars). Le Washington Post explique que ce réseau de prisons a été décidé dans l'urgence, dans les mois qui ont suivi les attentats du 11 septembre 2001, alors que tout le monde s'attendait à une nouvelle attaque d'Al-Qaeda. Mais depuis deux ans, un débat fait rage à l'intérieur de la CIA sur la «légalité», la «moralité» et même l'efficacité de telles prisons. Les détenus n'y ont aucun droit, et peuvent rester à vie dans de tels lieux.

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