São Paulo de notre correspondante
Après des jours d'affrontements opposant les barons de la drogue entre eux et ces derniers aux forces de l'ordre, un calme précaire règne à la Rocinha. Selon la police brésilienne, la plus grande favela de Rio (130 000 habitants) est, depuis, passée sous le contrôle de deux caïds de la drogue surnommés «Joca» et «Nem».
Ils ont succédé à Erismar Rodrigues Moreira, dit «Bem-Te-Vi», abattu il y a une semaine par la police dans une embuscade spectaculaire, préparée pendant quatre mois. Pour cette opération, plus de 200 policiers avaient infiltré la Rocinha. Dix d'entre eux s'étaient postés dans une maison louée à cet effet, juste en face du bar où Bem-Te-Vi avait ses habitudes. Ils ont ouvert le feu vers 2 h 30 du matin, samedi, quand le trafiquant est apparu, son calibre rehaussé d'or à la ceinture et flanqué de douze sbires armés jusqu'aux dents. A 29 ans, et malgré un surnom bon enfant qui désigne un oiseau local, Bem-Te-Vi était le chef de gang le plus recherché de Rio.
«Commando rouge». Connu pour son goût de la flambe et ses amitiés parmi les stars du foot, il appartenait à la faction «Amis des amis», l'un des trois groupes qui se disputent le contrôle des points de vente de la drogue, les bocas de fumo, disséminés dans les 600 favelas de Rio. Pour défendre les bocas de la Rocinha des factions rivales et de la police, mais aussi pour attaquer le territoire de l'ennemi, Bem-Te-Vim disposait, selon la presse, de 150 fusils et d'une soixantaine