Bakou envoyée spéciale
«Vote pour Liberté et tu te libéreras» : ce slogan du bloc Azadlig (Liberté) se décline d'un poster à l'autre sur fond orange. En reprenant sa couleur, l'opposition azérie espère rééditer la révolution à l'ukrainienne à l'issue des législatives de dimanche, après une campagne mouvementée. Ses principaux chefs, dont les partis se sont pour la première fois unis, estiment que la campagne électorale n'a pas été équitable et menacent d'organiser, dès mardi, des protestations de rue si les résultats de ce scrutin uninominal à un tour étaient falsifiés.
La fraude massive est une tradition dans ce pays du Caucase ex-soviétique, riche en pétrole et en gaz, dirigé d'une main de fer depuis plus d'une décennie par la dynastie Aliev, le fils Ilham ayant succédé en 2003 à son père, Heydar, un ancien général du KGB. L'explosion de colère qui avait suivi ce scrutin présidentiel d'octobre 2003 avait été matée dans le sang. Un millier d'opposants avaient été arrêtés et détenus pendant de longs mois et toute manifestation interdite.
Concessions. Sous la pression de l'Occident, qui fait le grand écart pour concilier ses intérêts pétroliers et son attachement à la démocratie, le jeune président Ilham Aliev a accepté de changer les règles du jeu et fait une série de concessions, souvent données d'une main et reprises de l'autre. Les prisonniers politiques ont été relâchés et, pour la première fois, tous les candidats le souhaitant ont été enregistrés. Mais leur nombre, plus d