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Libération

L'Italie secouée par le Nigergate

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Les services secrets accusés d'avoir monté un dossier sur l'achat d'uranium à Niamey par l'Irak pour justifier la guerre.
publié le 5 novembre 2005 à 4h26

Rome de notre correspondant

Les autorités nient en bloc. Les responsables des services secrets rejettent toute accusation. Mais l'Italie est soupçonnée d'avoir fourni aux Américains un faux dossier sur les projets nucléaires de Saddam Hussein justifiant l'intervention en Irak. Le journal La Repubblica a en effet relancé le «Nigergate», l'affaire selon laquelle des agents italiens auraient confectionné pour Washington un dossier sur l'achat présumé d'uranium du Niger par Saddam.

Selon la reconstitution de deux journalistes du quotidien, Giuseppe D'Avanzo et Carlo Bonini, tout le dossier aurait en effet été monté par Rocco Martino, un ex-carabinier, collaborateur jusqu'en 1999 du Sismi (services secrets militaires italiens). La même année, à l'aide de certains de ses anciens amis, l'ex-espion aurait réussi à entrer en possession d'informations selon lesquelles l'ancien ambassadeur irakien près du saint Siège, Wissam al-Zahawi, aurait effectué plusieurs voyages à Niamey pour, officiellement, y développer des activités commerciales. Il s'agit des seuls documents officiels de l'affaire. Après le 11 septembre, Rocco Martino aurait constitué un faux dossier évoquant l'achat de plusieurs tonnes d'uranium par Saddam. Dans cette optique, il aurait fabriqué de toutes pièces un protocole d'accord entre le Niger et l'Irak «relatif à la fourniture d'uranium signé les 5 et 6 juillet 2000 à Niamey». Pour La Repubblica, le Sismi aurait plus ou moins couvert l'opération. Le chef des services se