Asmara correspondance
La guerre qui avait opposé, de 1998 à 2000, deux des pays parmi les plus pauvres du monde, l'Ethiopie et l'Erythrée pour quelques arpents arides, va-t-elle reprendre ? Ce scénario est, en tout cas, pris très au sérieux par les Nations unies, qui disent avoir observé des mouvements de troupes et de blindés de part et d'autre de la frontière. Jeudi, la mission de l'ONU en Ethiopie et en Erythrée (Minuee) a demandé officiellement au Conseil de sécurité d'agir pour prévenir un nouveau conflit, qualifiant la situation de «potentiellement explosive».
Sécurité. Depuis plusieurs semaines, les autorités d'Asmara font monter la pression. Le gouvernement érythréen a interdit des vols d'hélicoptères de l'ONU au-dessus de son territoire, entravant de facto toute mission de reconnaissance aérienne. Les Casques bleus ont alors dû quitter la moitié des postes de contrôle, les plus isolés, qu'ils occupaient le long de la frontière pour des raisons de sécurité.
Asmara n'a donné aucune justification officielle à son geste. Mais selon des sources diplomatiques, son attitude vise avant tout à mettre la pression sur la communauté internationale pour qu'elle contraigne l'Ethiopie à accepter le tracé frontalier avec l'Erythrée, établi en 2002 par une commission indépendante. Dans un premier temps, les deux pays de la Corne d'Afrique avaient promis de le respecter. Mais Addis-Abeba a depuis refusé de s'y conformer. Le gouvernement érythréen a maintes fois prévenu que le contexte a