Le Caire de notre correspondante
Deux mois après une présidentielle qui a marqué le début d'une timide ouverture démocratique, l'Egypte repasse aux urnes. Dans les rues inondées d'affiches, c'est la guerre des slogans. «L'islam est la solution» des Frères musulmans rivalise avec la «nouvelle façon de penser pour aller de l'avant» du Parti national démocrate (PND) du président Hosni Moubarak. Mais une fois de plus, malgré les enjeux du scrutin (lire encadré) et le léger mieux démocratique, le taux d'abstention s'annonce important.
Vivier. Forces vives de l'Egypte, où 52 % de la population a moins de 25 ans, les jeunes sont les premiers à ne pas se sentir concernés. Derrière son ordinateur, Nagwa, 23 ans, employée de bureau, a un sourire comique. «Voter ? Pour quoi faire ?» La jeune femme est née l'année où Moubarak est arrivé au pouvoir. Chez elle, on ne se mêle pas de politique. Ses parents, désabusés, ne votent pas. Elle n'a pas de carte d'électeur. «Je me suis renseignée, mais c'était trop compliqué. Et comme d'habitude, le PND va gagner.» Alors qu'ils représentent un important vivier de voix, les jeunes Egyptiens ne sont pas, dans leur majorité, inscrits sur les listes.
A en croire l'Etat, les formalités sont simples, certaines classes d'âge étant censément inscrites d'office. La réalité est tout autre. «J'ai une carte d'électeur, explique Ahmed Salah, membre du mouvement d'opposition Kifaya. Mais quand je suis allé au commissariat pour savoir où je devais voter, on ne m'a p