Londres de notre correspondante
Le Premier ministre britannique est-il toujours le patron chez lui ? Question qui revient régulièrement à chaque tournant difficile pour Tony Blair et à laquelle une réponse positive finit, en général, par être apportée. Cette fois, les commentateurs s'interrogent sur son autorité à propos du vote du nouvel arsenal antiterroriste. Le gouvernement veut donner de nouveaux pouvoirs à la police, dont celui d'une garde à vue extrêmement allongée de quatre-vingt-dix jours pour les suspects de terrorisme. Le vote a lieu aujourd'hui aux Communes, après avoir été repoussé d'une semaine.
Dialogue. Depuis les attentats du 7 juillet à Londres, le gouvernement a tenté de jouer la carte de l'union nationale et du dialogue avec l'opposition pour réformer sa législation antiterroriste. Mais les conservateurs comme les libéraux-démocrates refusent ces trois mois d'enfermement sans contrôle du juge et proposent vingt-huit jours, au lieu de quatorze actuellement. Pour tenter d'obtenir leur adhésion, le gouvernement a proposé une sunset clause qui consiste à limiter l'application de la loi à un an, puis à la réexaminer.
Mais ce compromis n'a pas suffi. Au sein du Labour, un certain nombre de députés ont manifesté leur intention de se rebeller contre ce délai. Depuis une semaine, gouvernement et police se livrent à un intense lobbying pour convaincre les récalcitrants de céder : l'un des patrons de l'antiterrorisme de Scotland Yard, Andy Hayman, leur a expliqué pourq