Titrinote envoyée spéciale
Sur une berge de la rivière Poonch, qui sépare localement le Cachemire indien du Cachemire pakistanais, un camion indien s'avance, chargé de colis et de sacs de nourriture. Les gouvernements des deux frères ennemis avaient annoncé officiellement l'ouverture en cinq points de la ligne de contrôle, lundi, pour le passage des familles touchées par le séisme du 8 octobre. Mais, ce jour-là, seule une timide cérémonie a eu lieu aux abords de Titrinote, un village du Cachemire pakistanais. Au creux des montagnes, le terrain, préalablement déminé par l'armée pakistanaise, accueillait la remise de camions d'aide indienne pour les victimes du séisme. Le tremblement de terre, qui a ravagé une grande partie du Cachemire pakistanais et dans une bien moindre mesure le Cachemire indien, a conduit les deux voisins à manifester des signes d'amitié, malgré beaucoup de réticences et d'hésitations.
Historique. Sur la rive de la Poonch, l'armée pakistanaise avait matérialisé la «frontière» par une bande de plastique blanc derrière laquelle chaque partie était censée se cantonner. Mais les participants, officiels et journalistes, se plaisaient à franchir quelques mètres de l'autre côté, pour mieux discuter. Quant aux habitants des deux bords, ils n'avaient pas été autorisés à se rencontrer. Fayed Nissar, journaliste indien de la ville de Poonch, parlait toutefois d'un événement historique : «Nos armées comprennent enfin qu'elles n'arriveront à rien par la force. J'espère