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Libération

Le Panshir, grand oublié de la paix afghane

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Fief du commandant Massoud et haut lieu de la résistance, la vallée est aujourd'hui délaissée par le pouvoir.
publié le 10 novembre 2005 à 4h30

Vallée du Panshir envoyé spécial

Le Panshir croit qu'il a gagné toutes les guerres: celle contre l'armée soviétique, contrainte en 1989 d'évacuer l'Afghanistan, la guerre entre factions rivales de moudjahidin (1992-1996) et la dernière contre les talibans et leurs alliés arabes. Cette vallée de haute montagne, à la population tadjik, que le commandant Ahmed Shah Massoud fit connaître au monde entier en la soulevant contre l'envahisseur soviétique, n'a d'ailleurs pas la victoire modeste. Comme le montre, une fois franchi les gorges qui en filtrent l'accès, une large banderole : «Nous avons défait l'armée qui avait battu Napoléon.»

Mais le sentiment d'avoir gagné la guerre se double de celui d'avoir perdu la paix. Non sans raison. Après avoir formé l'ossature du premier cabinet du président Hamid Karzaï, les héritiers du légendaire commandant Massoud ont été évincés de la plupart des postes clés qu'ils accaparaient. Deux exceptions : les Affaires étrangères et la Sécurité. Fini aussi à Kaboul le règne de «la mafia des Panshiris», qui se manifestait par du racket et un quasi-monopole du secteur clé des transports. Mais ce qui a plongé la vallée dans la colère, c'est l'impression d'avoir été écartée à dessein des programmes de reconstruction de l'Afghanistan et privée des dividendes de la paix.

Sous-développement

Le 9 septembre, date de l'anniversaire de l'assassinat de Massoud, en 2001, par deux tueurs tunisiens liés à Al-Qaeda, les cérémonies ont donné l'impression que la dernière