Vallée du Panshir envoyé spécial
Le Panshir croit qu'il a gagné toutes les guerres: celle contre l'armée soviétique, contrainte en 1989 d'évacuer l'Afghanistan, la guerre entre factions rivales de moudjahidin (1992-1996) et la dernière contre les talibans et leurs alliés arabes. Cette vallée de haute montagne, à la population tadjik, que le commandant Ahmed Shah Massoud fit connaître au monde entier en la soulevant contre l'envahisseur soviétique, n'a d'ailleurs pas la victoire modeste. Comme le montre, une fois franchi les gorges qui en filtrent l'accès, une large banderole : «Nous avons défait l'armée qui avait battu Napoléon.»
Mais le sentiment d'avoir gagné la guerre se double de celui d'avoir perdu la paix. Non sans raison. Après avoir formé l'ossature du premier cabinet du président Hamid Karzaï, les héritiers du légendaire commandant Massoud ont été évincés de la plupart des postes clés qu'ils accaparaient. Deux exceptions : les Affaires étrangères et la Sécurité. Fini aussi à Kaboul le règne de «la mafia des Panshiris», qui se manifestait par du racket et un quasi-monopole du secteur clé des transports. Mais ce qui a plongé la vallée dans la colère, c'est l'impression d'avoir été écartée à dessein des programmes de reconstruction de l'Afghanistan et privée des dividendes de la paix.
Sous-développement
Le 9 septembre, date de l'anniversaire de l'assassinat de Massoud, en 2001, par deux tueurs tunisiens liés à Al-Qaeda, les cérémonies ont donné l'impression que la dernière