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Libération

Tony Blair trébuche sur les lois antiterroristes

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Les députés britanniques ont refusé hier l'allongement de la garde à vue de 14 à 90 jours.
publié le 10 novembre 2005 à 4h30

Londres de notre correspondante

C'est une défaite sans appel et la première depuis son arrivée au pouvoir en 1997. Le Premier ministre britannique n'est pas parvenu hier à obtenir le soutien des députés sur la plus controversée des dispositions de son projet de loi antiterroriste : l'allongement de quatorze jours à quatre-vingt-dix jours de la garde à vue des suspects d'actes terroristes, avant leur inculpation par un juge. Des pouvoirs réclamés avec ardeur par la police après les attentats de Londres. Le non l'a emporté par 322 voix ­ dont environ une quarantaine de travaillistes ­ contre 291 au oui. Pour la première fois, la rébellion dans les rangs de son parti n'a pu être contrôlée.

Enjeu. Tony Blair avait pourtant déployé toutes les armes pour gagner. En Grande-Bretagne, on ne vote pas par procuration. Face à la gravité de l'enjeu, le chancelier de l'Echiquier, Gordon Brown, et le ministre des Affaires étrangères, Jack Straw, ont été priés de rentrer de toute urgence à Londres pour voter, le premier alors qu'il venait à peine d'arriver en Israël, le second alors qu'il était à Moscou. Hier, Blair, lors de la traditionnelle séance de questions à la Chambre des communes, a chauffé l'ambiance en insistant sur le fait que deux tentatives d'attentats ont été déjouées après l'explosion des quatre bombes du 7 juillet dans le métro et un bus londonien, quitte à s'emmêler dans le calendrier et sur ces tentatives. Le propos était de prouver que la police a besoin de temps pour accum