Amman envoyé spécial
Le visage du roi Abdallah fait le tour de la ville, placardé sur les capots et les portières des voitures. Des passants brandissent des drapeaux jordaniens et portent en écharpe le traditionnel keffieh rouge et blanc. Au lendemain des attentats qui ont touché, mercredi soir, trois hôtels de la capitale, tuant 57 personnes, les Jordaniens ont sorti les symboles du royaume pour exprimer leur solidarité nationale et leur refus du terrorisme.
«Les gens ont montré un impressionnant niveau de mobilisation nationale et il va devenir plus facile pour le roi de diriger le pays», analyse Farès Braizat, professeur au Centre d'études stratégiques de l'université d'Amman. Jusqu'à présent, un fossé existait entre la politique pro-occidentale du roi Abdallah et les convictions des Jordaniens : les deux tiers d'entre eux considèrent Al-Qaeda comme une organisation légitime de résistance, plutôt que comme un groupe terroriste.
Alors qu'Abdallah II fait la promotion d'un islam moderne en Malaisie ou au Pakistan, les 5 000 mosquées de son royaume prêchent une version beaucoup plus radicale de la religion. «On y crie la haine et la colère contre ces "infidèles d'Américains", raconte un observateur. A la sortie des lieux de prière, on vend des parfaits petits manuels du terroriste pour un demi-dinar (60 centimes d'euro).»
Par ailleurs, la branche irakienne d'Al-Qaeda a annoncé, vendredi sur un site Internet, que les auteurs des attentats d'Amman seraient quatre Irakiens, dont un