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Libération

Berlin: deux mois de réflexion et une «coalition de raison»

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publié le 12 novembre 2005 à 4h33

Berlin de notre correspondante

Hasard ou pas, Angela Merkel, la présidente de la CDU (chrétien-démocrate) avait mis vendredi une veste d'un rouge éclatant. Et c'est le sourire aux lèvres que la future chancelière allemande a pu annoncer, un peu avant 18 heures, que son parti avait réussi à se mettre d'accord avec les «rouges» du SPD. Le second gouvernement de grande coalition de l'histoire allemande est désormais sur les rails. Cela faisait trente-neuf ans, depuis la grande coalition de 1966-1969, que les deux principales formations politiques n'avaient pas gouverné ensemble au niveau fédéral.

Il y avait urgence. Depuis l'annonce des élections anticipées le 22 mai, l'Allemagne n'est plus gouvernée et il faudra attendre le 22 novembre pour que Merkel devienne officiellement la huitième chancelière de la république fédérale.

Compromis. Côté finances publiques, alors que l'Allemagne n'a toujours pas bouclé son budget 2006, Bruxelles menaçait de lui infliger une amende si elle violait pour la cinquième fois consécutive le pacte de stabilité (le déficit public ne devant pas dépasser 3 % du PIB). Les deux partis ont donc décidé vendredi de réduire le budget fédéral d'au moins 35 milliards d'euros en 2007. Au prix de compromis douloureux pour la droite comme pour la gauche. Ainsi, le SPD a accepté une augmentation du taux de la TVA qui passera 16 à 19 %. Il avait combattu cette idée durant toute la campagne électorale, dénonçant alors «l'impôt Merkel». En échange, la CDU/CSU a inscrit