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Libération

Le Liberia offre à l'Afrique sa première Présidente

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Ellen Johnson Sirleaf prendra ses fonctions à la tête du pays en janvier.
publié le 12 novembre 2005 à 4h33

En désignant, pour la première fois en Afrique, une femme à la présidence de la République, les Libériens sont restés fidèles à leur réputation de «pionniers» du continent noir : premier Etat indépendant (1847), première dictature de parti unique, première expérience d'apartheid et première guerre civile d'après-guerre froide... Pour la première fois depuis longtemps, le Liberia s'illustre donc par une bonne nouvelle.

A 66 ans, Ellen Johnson Sirleaf ressemble à une vieille dame frisée à lunettes, une gentille mamie. Ce n'est pourtant pas pour rien qu'on l'a surnommée la Dame de fer. L'une de ses affiches de campagne la représentait à vingt ans d'intervalle : le poing levé, haranguant une foule. Au milieu des années 80, elle avait payé son opposition à Samuel K. Doe, le dictateur d'alors, de deux séjours en prison au cours desquels elle avait été violentée.

Putschistes. Ellen Johnson Sirleaf est présente dans la vie politique depuis trois décennies. Descendante de l'élite kongo (les héritiers des descendants d'esclaves affranchis américains qui ont fondé le Liberia) et diplômée de Harvard en économie, elle a servi sous le président Tolbert. En 1980, ce dernier était renversé dans un sanglant coup d'Etat mené par le sergent Doe, qui incarnait la revanche des Natives sur les Kongos. Johnson Sirleaf, qui avait immédiatement salué le «rééquilibrage» du pouvoir au profit des autochtones, était épargnée par les putschistes. Mais lorsque Doe a sombré dans la dictature tribale, elle es