Scandinavie de notre correspondante
Les cinq juges de la Cour suprême de Suède planchent depuis mercredi sur les limites de la liberté de culte et d'expression. Dans le box, le pasteur pentecôtiste Åke Green, accusé d'incitation à la haine contre les homosexuels. Au cours de la première audience de ce procès retransmis à la télévision, le religieux de 63 ans a déclaré qu'il «ne regrettait aucun de ses propos».
Le 20 juillet 2003, dans l'église pentecôtiste de Borgholm, sur l'île d'Öland, au sud-est de la Suède, Åke Green prêche devant une cinquantaine de paroissiens et quelques journalistes locaux, invités pour l'occasion. Il qualifie l'homosexualité d'«anormalité sexuelle» et de «tumeur cancéreuse dans le corps de la société». Un an plus tard, un tribunal le condamne, en première instance, à un mois de prison ferme, pour incitation à la haine contre une minorité.
«Deux vitesses». Passible de deux ans d'emprisonnement, ce délit créé en 1948 afin de protéger les minorités raciales, ethniques ou religieuses , s'applique depuis janvier 2003 aux déclarations homophobes. Mais le prêtre n'a jamais caché vouloir «tester» les limites de la loi. Avec succès, puisque le 11 février dernier, la cour d'appel le relaxe, au nom de la liberté de religion, validant ainsi la ligne de défense de Green qui affirme s'en tenir à la vision biblique de l'homosexualité.
L'ombudsman (médiateur) contre les discriminations fondées sur l'orientation sexuelle, Hans Ytterberg, dénonce «une justice à deux v