Pures hâbleries politiques ou problème de fond économique ? Deux des plus grandes puissances latino-américaines, Mexique et Venezuela, sont au bord de la rupture, sur fond de débat sur la «mondialisation». Le président mexicain Vicente Fox, du Parti d'action nationale (centre droit), n'a pas exclu de rompre avec le Venezuela du populiste et procastriste Hugo Chavez : celui-ci «nous a agressés à plusieurs reprises, et nous avons notre dignité». Lundi, les deux pays ont rappelé leurs ambassadeurs respectifs, rabaissant les relations diplomatiques au niveau des chargés d'affaires. Ces derniers jours, le président Chavez avait en effet multiplié les attaques contre Fox, qualifié de «toutou de l'empire [américain]».
Au coeur du débat : le modèle de développement de l'Amérique latine, qui était notamment au programme du sommet des Amériques les 4 et 5 novembre à Mar del Plata, en Argentine. Le sommet s'est soldé par un échec, quand 29 des 34 pays du continent avaient souhaité relancer un tant soit peu l'initiative de Zone de libre-échange des Amériques (Zlea) vieux projet de Washington qui visait à étendre à tout le continent l'Alena, l'Accord de libre-échange nord-américain entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique. En Argentine, les pays du Mercosur (Marché commun sud-américain : Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) ont bloqué toute mention d'une relance de la Zlea, relayés par l'antiaméricanisme systématique d'Hugo Chavez. Lequel a été accusé du coup par Fox de défendre u