Menu
Libération
Portrait

Un «Ossi» providentiel pour les sociaux-démocrates

Article réservé aux abonnés
publié le 16 novembre 2005 à 4h35

Berlin de notre correspondante

Ça y est les «Ossis» sont au pouvoir. Après la CDU, c'était au tour du SPD, hier, de confier la présidence du plus vieux parti allemand (142 ans) à un ancien citoyen de l'ex-RDA. En congrès à Karlsruhe, les 515 délégués sociaux-démocrates ont offert à Matthias Platzeck, 51 ans, un véritable plébiscite, en lui accordant 99,4 % des voix. C'est que «Matze», comme l'appellent ses copains d'enfance, n'incarne pas seulement la relève en termes de génération et d'origine géographique. L'élégant barbu aux petites lunettes rondes est apparu au SPD comme l'homme providentiel. Il y a quinze jours, la direction du parti a traversé une zone de graves turbulences qui ont abouti à la démission de Franz Müntefering de la présidence du SPD. Or, Matthias Platzeck, ministre-président du Brandebourg, présentait l'immense avantage de diriger un Land régi par une grande coalition SPD-CDU comme celle qui dirigera l'Allemagne à compter du 22 novembre. Mieux encore, l'«Ossi» est perçu comme un héros, car il est le seul rescapé de l'hécatombe électorale qui a ravagé le SPD depuis l'inauguration des réformes de Schröder il y a trois ans. Au lieu d'accuser le gouvernement de Berlin de faire fuir les électeurs, Matthias Platzeck a défendu l'Agenda 2010 mordicus, s'exposant aux jets d'oeufs et aux insultes. «Je suis fan de Schröder», lançait l'élu ossi connu pour son franc-parler.

Talents. «Son courage a été récompensé», susurrent ses louangeurs. Il y a cinq ans déjà, Schröde