Rome de notre correspondant
Malgré un état de santé défaillant consécutif à une attaque cérébrale, Umberto Bossi n'aurait pour rien au monde voulu manquer ce vote. Hier, après des années de bataille, le patron du mouvement autonomiste de la Ligue du Nord a en effet assisté à l'adoption définitive par le Sénat italien par 170 voix contre 132 de la «dévolution», à savoir la réforme de la Constitution dans un sens fédéral. Désormais, les régions de la Péninsule disposeront d'un pouvoir législatif exclusif sur les domaines de la santé, de l'éducation et de la police administrative.
«Ce n'est pas la meilleure des réformes possibles, a estimé le député européen de la Ligue du Nord, Francesco Speroni, mais nous pouvons nous en contenter.» Pour certains militants de la Ligue du Nord qui ont, pendant des années, revendiqué la sécession de la «Padanie», le texte adopté hier paraît encore trop tiède. Il s'agit néanmoins d'un succès de taille pour le parti de Bossi qui a réussi à vaincre les réticences d'une partie de la majorité, notamment de l'Alliance nationale de Gianfranco Fini, héritière du néofasciste MSI. La Ligue avait menacé de sortir du gouvernement Berlusconi si la dévolution n'était pas approuvée avant la fin de la législature au printemps prochain.
Pour l'opposition, cette réforme risque d'accroître les disparités entre un Nord prospère et industriel et un Mezzogiorno sinistré. «La réforme ouvre la voie à d'inacceptables inégalités entre les citoyens et à la remise en cau