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Libération

Présidentielle au Sri Lanka sous la menace des Tigres

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La paix avec les séparatistes tamouls est le principal enjeu du scrutin qui oppose un partisan du dialogue à un «candidat de la guerre».
publié le 17 novembre 2005 à 4h35

Colombo, Kilinocchi envoyé spécial

«La situation n'a jamais été aussi grave.» Alors que les Sri-Lankais sont appelés aux urnes aujourd'hui pour élire leur prochain président, les observateurs du Sri Lanka Monitoring Mission (SLMM), l'organe international chargé de veiller au respect du cessez-le-feu en vigueur depuis début 2002, ne cachent pas leur inquiétude quant à l'avenir du processus de paix entre Colombo et les séparatistes tamouls. Les pourparlers visant à mettre un terme au conflit ethnique (lire encadré) sont en effet interrompus depuis plus de deux ans ; le pays est en état d'urgence depuis l'assassinat, par un tireur embusqué, du ministre des Affaires étrangères, en août dernier, et les violations du cessez-le-feu se multiplient. «Les deux parties refusent de s'adresser la parole, même au niveau local, et les assassinats à répétition, surtout dans l'est, sapent la confiance», poursuit Helen Olafsdottir, porte-parole du SLMM.

«Guerre de l'ombre». Car depuis le début de l'année, le Sri Lanka a enregistré plus de 200 assassinats inexpliqués. Une «guerre de l'ombre» où personne ne sait plus très bien qui tue qui, d'autant plus que, pour la première fois de son histoire, le mouvement séparatiste ultradiscipliné des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) est en proie à une scission. Ancien commandant des forces rebelles de l'Est, le colonel Karuna a en effet déserté ses maîtres l'an dernier. Du jamais vu puisque, jusqu'ici, tous ceux qui ont tenté de s'opposer au c