Tunis envoyés spéciaux
Cela s'appelle un aller-retour, une claque aussi. Robert Ménard, le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), a été interdit hier d'entrée en Tunisie où il venait participer au Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) qui doit se terminer ce soir. De fait, Robert Ménard n'a même pas pu fouler le sol tunisien. L'avion venait à peine de s'immobiliser sur le tarmac de l'aéroport de Tunis-Carthage quand un steward lui a demandé de rester à son siège. Une fois tous les passagers descendus, un homme en civil, accompagné de trois autres dont un qui filmait la scène avec une caméra, lui a signifié qu'il n'était «pas autorisé à entrer en Tunisie».
«Au nom de quoi ?
_ Au nom du droit tunisien. Je n'ai pas d'explication à vous donner. Vous n'êtes pas le bienvenu.
_ Mais j'ai une accréditation.
_ Non, vous n'êtes pas accrédité.»
Agents en civil. Confronté au fax du secrétariat exécutif du SMSI confirmant l'accréditation de Robert Ménard et lui donnant même un numéro d'enregistrement, l'homme, qui se présente comme un officier de police, hausse les épaules et tourne les talons : «De toute façon, ici, c'est moi qui décide.» Une demi-douzaine d'agents en civil attendaient à la sortie de l'avion, au cas où. Dans le hall d'arrivée où attendaient quelques journalistes, ils étaient entre 50 et 100...
Le contentieux entre le secrétaire général de RSF et les autorités tunisiennes est ancien. Ménard avait été expulsé de Tunisie en 2001 pour avoir distribu