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Libération

L'homme du Printemps de Pékin réhabilité

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Le régime chinois honore Hu Yaobang, l'ancien dirigeant déchu mort depuis seize ans.
publié le 18 novembre 2005 à 4h38

Pékin de notre correspondant

Dans un pays où la gestion de la mémoire reste une affaire d'Etat, la modeste réhabilitation, aujourd'hui à Pékin, d'un ancien dirigeant mort depuis seize ans n'est pas indifférente. Celui qui ressort aujourd'hui du purgatoire n'est autre que Hu Yaobang, secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC) dans les années 80, tombé en disgrâce et dont le décès, en janvier 1989, avait entraîné le mouvement démocratique de la place Tiananmen auquel l'armée avait brutalement mis fin le 4 juin de la même année.

Hu Yaobang était un réformiste dans le contexte chinois de l'après-Mao, et le choix des dirigeants actuels d'honorer sa mémoire à l'occasion du 90e anniversaire de sa naissance a intrigué les analystes car l'heure n'est assurément pas à l'ouverture politique. Quel signal le numéro un Hu Jintao veut-il donner ? Les optimistes veulent y voir le signe d'un retour en grâce des idées de réforme politique oubliées depuis 1989, alors que les pessimistes, majoritaires, n'y voient qu'une opération de récupération par une équipe en mal de légitimité.

Huis clos. L'affaire est assez délicate pour avoir provoqué une valse-hésitation dans le protocole de la cérémonie. Prévue en grand format, avec 2 000 participants, au palais du Peuple, en présence du président Hu Jintao, l'affaire se réduira à un huis clos avec 300 personnes, avancée de deux jours, ce qui empêchera le chef du Parti, retenu en Corée du Sud, de s'y trouver. La nouvelle date évitera toute interf