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Libération

Pétrole contre nourriture: des diplomates s'estiment «salis»

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Grogne au Quai d'Orsay pour exiger la suspension de Mérimée et Boidevaix.
publié le 19 novembre 2005 à 4h38

La missive est sans précédent. Début novembre, les trois syndicats représentant le corps diplomatique français (1) ont écrit à leur autorité hiérarchique pour s'émouvoir de l'implication de deux anciens de la maison, Serge Boidevaix et Jean-Bernard Mérimée, dans le cadre de l'enquête sur le programme «Pétrole contre nourriture» en Irak. La lettre, que Libération s'est procurée, affirme que tous les diplomates sont «salis» par la mise en examen des deux hommes pour «trafic d'influence et corruption d'agents publics étrangers», et réclame la suspension du titre d'«ambassadeur de France» dont ils jouissent tous les deux.

Boidevaix et Mérimée sont des grandes figures de la maison. Le premier a été ambassadeur en Allemagne, puis secrétaire général du Quai d'Orsay. Le second, ancien chef du protocole à l'Elysée, a représenté la France à l'ONU. L'un et l'autre, avant de partir à la retraite, se sont vus gratifiés de la dignité rare d'ambassadeur de France, distinction à vie que l'un et l'autre n'hésitaient pas à mettre en avant dans leurs activités privées. Or, ce sont justement ces activités qui leur ont valu leurs ennuis actuels avec la justice. Selon le Figaro, Mérimée a reconnu que la revente des allocations de pétrole irakien lui avait rapporté 156 000 dollars, non déclarés. Boidevaix, lui, avait agi dans le cadre d'un contrat et avait déclaré sa rémunération. La lettre propose que le titre d'ambassadeur de France soit «suspendu pour toute personne mise en examen» et «retirée e