Colombo envoyé spécial
Considéré comme un faucon, le Premier ministre sri-lankais, Mahinda Rajapakse, a remporté vendredi la présidentielle, avec 50,33 % des voix. Une ascension fulgurante puisque, avant son arrivée à la tête du gouvernement, l'an dernier, ce moustachu de 60 ans, ancien acteur et avocat, n'était pas considéré comme un homme politique de premier plan.
Son populisme, ses origines rurales et sa «ligne dure» envers les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) le mouvement séparatiste qui réclame l'indépendance des régions nord-est ont néanmoins séduit une majorité de l'électorat cinghalais, la première composante ethnique du pays (74 %). Son élection augure mal pour la reprise des négociations de paix, interrompues depuis avril 2003. Défenseur de «l'unité nationale», Rajapakse est en effet allié avec le parti marxiste JVP et les moines bouddhistes nationalistes du JHU, tous deux ennemis jurés de la guérilla séparatiste. Ces alliances lui avaient d'ailleurs valu le surnom de «candidat de la guerre».
Paradoxalement, ce sont les Tigres qui l'ont indirectement porté au pouvoir, puisqu'il doit en partie sa victoire au boycott du scrutin par la minorité tamoule, suivant les consignes officieuses des LTTE. A Jaffna, la principale ville tamoule du Nord, la participation n'a pas dépassé les 0,014 %... Or, sans l'interférence des Tigres, les Tamouls auraient sûrement voté en bloc pour le candidat de l'opposition, Ranil Wickremesinghe, qui promettait de reprendre les