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Libération

Franco ou comment s'en débarrasser

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Les symboles du franquisme en question à l'occasion des trente ans de la mort du Caudillo.
publié le 21 novembre 2005 à 4h39

Madrid de notre correspondant

A Melilla, ce confetti espagnol du Nord-Est marocain, on croyait que la statue de Franco, retirée au début du mois de l'avenue du Général-Macias pour cause de travaux, finirait au musée militaire de la ville. Mais, la semaine dernière, ce bronze du Caudillo, coulé pour commémorer la «libération» de Melilla en 1921 contre les troupes d'Abdelkrim, a réapparu comme par miracle au beau milieu du centre historique, faisant la une de la presse nationale. Dans cette enclave où le sentiment patriotique est à fleur de peau, difficile de n'y voir qu'une coïncidence, alors qu'hier les nostalgiques de Franco fêtaient le trentième anniversaire de sa mort (dans son lit).

«Esclaves». Tout le week-end, comme chaque année, ils étaient plusieurs centaines à assister à une messe à sa mémoire dans la basilique du Valle de los Caidos, près de Madrid, où repose sa dépouille. Inauguré en 1959, construit par quelque 12 000 «esclaves» républicains, ce musée-mausolée sert toujours de lieu de rassemblement aux fidèles indécrottables du «Généralissime», aux phalangistes et à des groupuscules d'extrême droite.

Même si, selon un sondage du gouvernement, la figure de Franco ne suscite plus qu'«indifférence» ou «sentiments négatifs» pour 85 % des Espagnols, la question des symboles de la dictature reste d'actualité. Que faire, en effet, du Valle de los Caidos, lieu de pèlerinage pour les uns, monument infréquentable pour les autres ? Quel sort réserver aux statues de Franco et au