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Libération

Retour de bâton électoral pour les islamistes égyptiens

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Quatre cents Frères musulmans arrêtés avant la deuxième phase du vote.
publié le 21 novembre 2005 à 4h39

Le Caire de notre correspondante

Il n'aura pas fallu longtemps pour que les législatives égyptiennes ­ promises «libres et équitables» par le pouvoir ­ basculent dans la violence. Hier, alors qu'un deuxième tiers du pays votait à son tour, de nombreux affrontements ont éclaté. Les plus graves se sont déroulés à Alexandrie, où le chauffeur d'un candidat indépendant, dissident du parti au pouvoir, a été battu à mort par des nervis. Un autre candidat a été poignardé et plusieurs personnes blessées dans des bagarres provoquées par des hommes de main bloquant le passage à l'entrée de certains bureaux de vote. Les observateurs de l'ONG indépendante Saouasia accusent aussi des partisans du Parti national démocrate (au pouvoir) d'avoir attaqué des militants des Frères musulmans dans le delta du Nil.

«C'est une atteinte à la dignité de ce pays, martèle Essam el-Eryan, porte-parole des Frères musulmans. Nous espérions des élections libres et équitables, pour convaincre les Egyptiens de participer au processus politique. Mais le régime montre qu'il n'a aucune intention sincère de mener des réformes.» A quelques heures de l'ouverture des bureaux de vote, 400 Frères musulmans ont en effet été arrêtés, selon Essam el-Eryan. Un message clair du pouvoir qui montre ainsi son intention de rester le maître du jeu, après une première phase électorale qui a vu la confrérie islamiste remporter un succès sans précédent.

Les Frères musulmans, qui concouraient sous étiquette indépendante, ont dépassé t