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Libération

Une indépendance conditionnelle

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Le Finlandais Martti Ahtisaari négocie avec Belgrade et Pristina.
publié le 21 novembre 2005 à 4h39

Six ans après la guerre au Kosovo, placé sous administration internationale, des négociations sur son statut s'ouvrent sous les auspices du négociateur des Nations unies, l'ex-président finlandais Martti Ahtisaari, qui entame aujourd'hui une navette entre Belgrade et Pristina. Symboliquement, ce lancement coïncide avec le dixième anniversaire des accords de Dayton qui ont mis fin à la guerre en Bosnie. Mais les conditions dans lequelles se tiennent ces négociations et la méthode choisie pour les poursuivre sont différentes. «Il nous faut agir sans précipitation mais avec détermination», a affirmé Martti Ahtisaari, qui connaît le dossier. C'est lui qui, en 1999, avait convaincu le président yougoslave de l'époque, Slobodan Milosevic, de retirer ses forces du Kosovo en échange de l'arrêt de la campagne de bombardements de l'Otan.

Le diplomate finlandais s'est prononcé pour des contacts directs entre Serbes et Albanais, une tâche difficile étant donné le fossé qui les sépare. «De notre point de vue, la création de l'Etat du Kosovo ne sera pas négociée avec Belgrade», a déclaré hier à l'AFP Bajram Kosumi, le Premier ministre de cette province théoriquement encore sous souveraineté serbe. Pour lui, les prochaines négociations n'ont pour but que de «définir légalement, avec la communauté internationale, l'indépendance du Kosovo». La Serbie, elle, n'entend pas lâcher sur sa souveraineté, même si celle-ci devait rester purement formelle. Il sera difficile de trouver un dirigeant serb