A Dakar, à N'Djaména
Des cris, des applaudissements, une vraie cacophonie. Partisans et détracteurs de Hissène Habré ont réagi diversement à la décision, vendredi, de la chambre d'accusation de la cour d'appel de Dakar, qui s'est déclarée incompétente pour décider de l'extradition vers la Belgique de l'ex-président tchadien. Les victimes, qui ont déposé plainte en Belgique en vertu de la compétence universelle (lire ci-contre) pour les violations massives des droits de l'homme qu'il a commises lors de son passage au pouvoir (1982-1990), sont sous le choc. Reed Brody, le conseiller de Human Rights Watch, qui a consacré les sept dernières années à traquer l'ex-dictateur, ne cache pas son amertume : «Le Sénégal semble s'être rangé du côté des dictateurs au mépris des droits des milliers de victimes de Hissène Habré qui se battent depuis quinze ans pour que justice soit rendue [...]. Les victimes vont poursuivre le combat, elles vont demander aux Nations unies de condamner le Sénégal pour violations de ses obligations conventionnelles. La Belgique a déjà dit qu'elle envisage de traîner le Sénégal devant la Cour internationale de justice pour manquement à ses obligations internationales.» Bruxelles a annoncé vendredi qu'il allait demander des explications à Dakar.
Boubou vert. Me El Hadj Diouf, l'avocat de Habré, toujours aussi imposant dans son boubou vert et chic, fanfaronne face à la forêt de micros : «L'Afrique a recouvré une deuxième indépendance, l'Afrique doit se libérer. Il