C'est au titre de la «compétence universelle» que la justice belge veut juger l'ex-président tchadien Hissène Habré. Malgré l'échec de la procédure ouverte à Dakar, cette affaire montre une nouvelle fois que la lutte contre l'impunité progresse aussi avec l'entrée en lice de justices nationales. Au nom de ce principe, elles peuvent poursuivre les auteurs de certains des crimes les plus graves notamment la torture, proscrite par la convention de New York en 1984 ,quel que soit le lieu où ils ont été commis et même si aucun de leurs ressortissants n'est parmi les victimes. Ces procédures ont de beaux jours devant elles. Les tribunaux dits «ad hoc», comme celui pour l'ex-Yougoslavie créé par le Conseil de Sécurité en 1993 ou celui pour le Rwanda, restent les deux seuls du genre (lire ci-contre). Certes, il existe désormais une Cour pénale internationale permanente, destinée à juger les responsables présumés de crimes de guerre, crimes contre l'humanité ou génocide. Entrée en fonction en juillet 2002 à La Haye, celle-ci peine à trouver ses marques face à l'hostilité ouverte de Washington.
Cela explique le nombre croissant de procédures menées au nom de la «compétence universelle». «La juridiction étrangère ne se substitue pas à la société concernée mais lui permet de rouvrir le débat», notait le magistrat français Antoine Garapon, secrétaire général de l'Institut des hautes études pour la justice, évoquant le cas de l'ex-dictateur chilien Augusto Pinochet, arrêté en Grande-Br