Avec l'organisation d'élections locales et départementales, la Kabylie a renoué, jeudi, avec les urnes. Et ce même si la participation annoncée officiellement de 31, 35 % dans le département de Tizi Ouzou à 34,59 % dans celui de Bejaïa témoigne, ici comme dans tout le pays, de la lassitude à l'égard de la politique et des scrutins à répétition.
Pour comprendre l'enjeu de ces élections, où le Front des forces socialistes (FFS) de Hocine Aït Ahmed, le plus important parti d'opposition, est arrivé en tête, il faut remonter au printemps 2001.
A l'époque, Massinissa, un lycéen de 19 ans, est tué dans les locaux de la gendarmerie de Beni Douala. Près de cinq ans de violences et d'instabilité politique commencent. Ce «printemps noir» fera 123 morts et des centaines de blessés.
Les Aarchs, un mouvement censé représenter les contestataires, occupe le devant de la scène avant d'être infiltré par les services de renseignements, soucieux de marginaliser les partis implantés dans la région : le FFS, ainsi que le Rassemblement pour la culture et la démocratie de Saïd Sadi. En octobre 2002, les Aarchs entendent imposer un boycott des élections locales. Leurs menaces ne seront pas sans effet, et nombre d'élus, notamment du FFS, le seront avec des participations dérisoires. La répression des Aarchs, qui se sont discrédités par leurs diktats, vise-t-elle surtout à les réhabiliter auprès de la population ? Une partie de leurs dirigeants deviendra en tout cas l'interlocuteur du Premier ministr