Moscou de notre correspondante
Rouge pour les communistes, vert pour le parti du pouvoir, bleu pour les libéraux... De belles couleurs sont apparues sur les immeubles toujours en ruine de Grozny, la capitale tchétchène : le pouvoir russe organise ce dimanche des élections pour doter la Tchétchénie d'un Parlement, et toutes les apparences d'une campagne électorale ont été respectées. «La ville est multicolore, les affiches des candidats se collent les unes sur les autres, témoigne Heda Saratova, journaliste indépendante à Grozny. Les candidats ont fait des tournées dans les villages et promis aux gens qu'ils toucheraient enfin les compensations pour leurs maisons démolies. Les écoles ont même fermé pour dix jours.»
Après avoir déjà organisé un référendum en 2003 pour faire avaliser le retour de la République caucasienne en Russie, puis des élections présidentielles, le Kremlin a pris grand soin de mettre en scène ces législatives pour faire accroire que la Tchétchénie est bien en voie de «normalisation», sous son contrôle. Huit partis et quelque 350 candidats ont été autorisés à concourir, pour occuper les 58 sièges des deux assemblées à pourvoir : le Conseil de la république et l'Assemblée du peuple. La campagne s'est un peu emballée avec la candidature de l'ex-ministre indépendantiste de la Défense, Magomed Khanbiev, numéro deux sur la liste du parti libéral SPS. Cet ancien combattant s'est rallié l'an dernier au nouvel homme fort de la Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, et continu