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Libération
Interview

«Il faut une conférence euro-africaine sur les migrations»

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publié le 28 novembre 2005 à 4h41

Ministre marocain délégué aux Affaires étrangères, Taïeb Fassi Fihri représente son pays au sommet Euromed qui s'est ouvert hier à Barcelone. Alors que, pour la première fois, les Etats devaient y être représentés au plus haut niveau, la plupart des dirigeants arabes seront absents, depuis Mohammed VI, en visite au Japon, jusqu'à Abdallah de Jordanie en passant par Hosni Moubarak pour cause d'élections conflictuelles. Une absence qui fait redouter aux Européens «une occasion manquée».

Quel bilan faites-vous du partenariat euroméditerranéen dix ans après son lancement ?

Il est mitigé et décevant. Il l'est pour une raison essentielle, au-delà des perceptions différentes entre une Europe qui s'inquiète des problèmes migratoires et du terrorisme, et un Sud qui donne la priorité au développement, au-delà aussi d'un contexte régional ou international défavorable : le manque d'engagements concrets européens. Il existe pourtant d'énormes possibilités de coopération et un potentiel économique important. Nous sommes une région où l'Europe gagne déjà en termes commerciaux et de transferts de technologie. Une relation forte avec son voisinage méditerranéen lui permettrait de gagner plus. Il faut mener en outre une action énergique pour atténuer les clivages culturels... et cultuels.

L'émigration sera-t-elle au coeur de ce sommet ?

Cette question exige une conception moderne de la sécurité qui ne prenne pas seulement en compte la déstabilisation ou la menace. Car les trois «corbeilles» prévu