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Libération

L'Euromed, un partenariat qui pâtit de l'élargissement à l'Est

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Dix ans après sa création, ses ambitions sont loin d'être atteintes.
publié le 28 novembre 2005 à 4h41

«Echec», «impasse» ou «panne» : dix ans après la déclaration de Barcelone, le bilan du partenariat euroméditerranéen n'est pas glorieux, de l'avis des deux parties. Ses «résultats sont infimes», résume ainsi le ministre d'Etat algérien, Abdelaziz Belkhadem. En 1995, les pays européens et du pourtour méditerranéen s'étaient fixés trois ambitieux objectifs : l'établissement d'un «espace commun de paix et de stabilité», l'instauration d'une zone de libre-échange d'ici à 2010 et le développement d'un dialogue entre les cultures. Or, sur ces trois volets, les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances.

Scepticisme. Sur le plan politique, la reprise du conflit israélo-palestinien et la «guerre contre le terrorisme» lancée après le 11 septembre 2001 ont tellement intensifié la violence dans la région que le projet de Charte euroméditerranéenne pour la paix et la stabilité est resté dans les tiroirs. Aucune avancée ne s'est produite non plus en matière de démocratie et de respect des droits de l'homme, les pays arabes traînant toujours des pieds.

Sur le plan économique, les écarts entre les deux rives s'accroissent, malgré les quelque 20 milliards d'euros accordés par l'Union, depuis 1995, à des projets qui vont de l'éducation à l'assainissement des eaux usées en passant par le soutien à l'économie palestinienne. De un à quatre en 1995, l'écart de niveau de vie entre les deux rives s'est creusé de un à cinq. L'aide européenne n'a pas eu d'effet d'entraînement sur les investisse