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Libération

Les Frères musulmans, cauchemar copte

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Les chrétiens d'Egypte s'inquiètent de leur percée aux législatives.
publié le 28 novembre 2005 à 4h41

Le Caire de notre correspondante

Les résultats tombent, et Mariam (1) est consternée. Pour cette copte d'Alexandrie, le résultat du vote de samedi, qui consacre encore un peu plus la percée des Frères musulmans au Parlement égyptien, est un cauchemar, mais pas vraiment une surprise. Dans son quartier populaire de Moharam Bey, le mois dernier, trois personnes sont mortes lors des plus violentes émeutes interconfessionnelles que l'Egypte ait connues depuis des années. Mariam et sa mère ont dû fuir leur domicile, tête cachée sous un voile. Leur voiture a été détruite. Le magasin d'un de leurs amis, saccagé. «En quinze ans, le pays a basculé dans l'islamisme. La religion est partout», raconte-t-elle, en énumérant les discriminations et les vexations auxquels les chrétiens d'Egypte font quotidiennement face.

Dans ce contexte de religiosité exacerbée, le succès aux législatives des Frères musulmans ne surprend guère. Avec un minimum assuré de 75 sièges, ils deviennent les seuls indépendants à pouvoir concourir à la présidentielle. Intellectuels ou politiciens coptes ont sonné l'alarme.

Hier, le porte-parole de la confrérie se voulait rassurant. «Nous appellerons à un dialogue national. Nous pensons que l'injustice ressentie par les chrétiens est valable pour tous les Egyptiens», a assuré Essam al-Eryan, en ajoutant vouloir lutter «contre une culture du confessionnalisme». Une promesse peu convaincante de la part d'un mouvement qui a fait campagne sous le slogan «l'Islam est la soluti