Menu
Libération

Les Tchétchènes résignés à tout, même à voter pour Moscou

Article réservé aux abonnés
Dans une région quadrillée par l'armée russe, le parti au pouvoir devrait s'assurer la victoire aux législatives d'hier.
publié le 28 novembre 2005 à 4h41

Grozny envoyée spéciale

«On a beau avoir déclaré la paix, la situation reste difficile. Donc, si ça tire, tous au sol... Et vous restez groupés sous notre protection, vous ne cherchez pas à vous échapper.» Dès le matin, en guise de bienvenue, un lieutenant de l'armée russe est passé dans les bus de journalistes invités à venir «observer» les élections législatives organisées en Tchétchénie ce dimanche, pour rappeler les règles du jeu. «Il peut y avoir des attentats, en particulier contre vous, les journalistes étrangers, pour que cela ait beaucoup de retentissement», précise encore l'officier. Pendant six heures, les bus vont cornaquer une centaine de journalistes à travers le nord du pays, de bureau de vote en bureau de vote, selon un itinéraire très déterminé, mais «secret». A chaque halte, un cordon de militaires, kalachnikovs à l'affût, se déploie et veille à ce que les reporters ne sortent pas du périmètre «de sécurité».

Cohue. Dans les bureaux du nord-ouest de la Tchétchénie, on peut constater une certaine affluence. Dans quelques villages, c'est même la cohue entre les électeurs qui font la queue pour prendre leur bulletin et ceux qui attendent pour l'isoloir. «Moi, c'est la première fois que je viens voter, explique une grand-mère qui va sur ses 70 ans. D'habitude, mes enfants allaient toujours voter pour moi. Cette fois, j'ai voulu venir moi-même, mais les gens de l'administration m'ont aidée à remplir le bulletin», précise-t-elle. La plupart des électeurs interrogés