Toujours arrogant et combatif, à l'occasion véhément et même méprisant dans sa façon de tancer le président du Haut Tribunal pénal, Saddam Hussein est apparu hier pour la seconde fois depuis l'ouverture de son procès dans la «zone verte» de Bagdad. L'audience, qui a duré à peine deux heures, a été ajournée au 5 décembre à la demande de la défense. Cette fois, le dictateur déchu, âgé de 68 ans, a dû entendre le témoignage accablant d'un premier témoin à charge, qu'il a écouté en silence, sans rien perdre de sa hauteur. Portant une barbe grise, un costume sombre de bonne coupe avec une élégante pochette sur une chemise blanche, il a cultivé sa différence avec les sept autres accusés, vêtus de disdachas (la robe traditionnelle arabe) et coiffés de la ghetra (le couvre-chef des Bédouins). Serrant dans sa main un coran, il s'est d'abord plaint d'avoir été contraint, à cause d'une panne d'ascenseur, de grimper menottes aux mains deux étages de l'escalier du tribunal. Puis il s'en est pris à la façon dont il était traité par ses gardes américains, les qualifiant d'«étrangers criminels et conquérants». Pendant que Saddam Hussein poursuivait ses invectives, la retransmission télévisée a été interrompue quelques dizaines de secondes. «Comment un accusé peut-il se défendre sans papier ni crayon ?» s'est-il ensuite exclamé. Le président, le Kurde Rizkar Amine, ayant demandé à des gardes américains de lui remettre du papier, il l'a admonesté : «Je ne veux pas que tu leur demandes, je veu
Saddam Hussein maudit «les envahisseurs»
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publié le 29 novembre 2005 à 4h42
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