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Libération

Les Européens s'inquiètent des prisons secrètes de la CIA

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publié le 30 novembre 2005 à 4h44

Ce n'est pas encore une confirmation explicite, mais on s'en approche. Interrogé, hier, par la chaîne de télévision ABC News, sur l'existence de prisons secrètes à l'étranger et notamment en Europe, le directeur de la CIA, Porter Goss, a botté en touche. A la question : «En avons-nous ?», Goss aurait pu répondre oui ou non, mais il a préféré cette formulation emberlificotée : «Nous menons une guerre contre le terrorisme. [...] C'est inévitable, nous devons arrêter des terroristes.» Plus tard dans la journée, le porte-parole du Département d'Etat, Sean McCormack, a reconnu la légitimité des questions posées en Europe et a annoncé que les Etats-Unis y répondraient «de la manière la plus complète et franche possible». Il s'exprimait à la suite d'une rencontre entre la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice et le nouveau ministre des Affaires étrangères allemand Frank-Walter Steinmeier. Rice, qui s'apprête à partir pour une tournée en Europe, a assuré son homologue que Washington répondrait aux questions que poserait la présidence britannique de l'UE.

L'attention des Européens pour cette affaire ne cesse de croître. Le Conseil de l'Europe, l'organisation regroupant 46 pays chargée de veiller au respect de la Convention européenne des droits de l'homme, mène déjà une enquête. Et, depuis quelques jours, l'Union commence à prendre, elle aussi, l'histoire très au sérieux.

Avions suspects. Un article du Washington Post est à l'origine de la controverse. Le 2 novembre, le journal affirmait