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Libération

L'armée irakienne dans les limbes

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Les ex-officiers de Saddam sont appelés à revenir combattre la guérilla.
publié le 1er décembre 2005 à 4h45

Sept cents hommes, soit un bataillon. C'est le nombre de soldats irakiens capables aujourd'hui de combattre de façon autonome, c'est-à-dire sans le soutien américain. En juin, ils étaient encore trois fois plus nombreux, l'équivalent de trois bataillons. Deux ont depuis disparu, sans doute du fait des désertions. Ces chiffres avaient été avancés en septembre devant le Sénat par le commandant des forces américaines en Irak, le général George Casey. Ils contredisent les chiffres avancés par Bush qui a fait état hier d'une quarantaine de bataillons opérationnels.

Unités opérationnelles. Sur le papier, la nouvelle armée de Bagdad compte environ 190 000 soldats. Ce n'est donc pas d'hommes dont manque cette armée mais d'unités opérationnelles capables d'affronter la rébellion. «Vous ne mettez pas en place une armée de ce niveau en une nuit, cela demande du temps», avait d'ailleurs reconnu Casey. «Construire une institution prend du temps, particulièrement quand on voit où on en était avant», avait renchéri le général John Abizaid, chef du commandement central américain. Cette extrême faiblesse des forces armées irakiennes a d'ailleurs été implicitement reconnue par le ministre de la Défense, Saadoun al-Doulaïmi, l'un des rares ministres sunnites. Dans un communiqué publié le 2 novembre, il invitait les commandants, capitaines et lieutenants de l'ancienne armée, ainsi que les sous-officiers, à rejoindre la nouvelle pour faire face à l'insurrection sunnite.

Sous Saddam, les sunnites d