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Libération

Affaire Firmin Mahé : l'ordre qui a abouti au meurtre

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publié le 2 décembre 2005 à 4h46

«Faites-le transporter à l'hôpital et prenez votre temps. Vous m'avez compris...» C'est l'ordre qu'aurait donné le général Henri Poncet à ses subordonnés après l'arrestation par les militaires français de l'Ivoirien Firmin Mahé, le 13 mai 2005. Le jour même, ce jeune «coupeur de route» (bandit) avait été blessé à la jambe par balle à la suite de tirs français. L'homme, qui semait la terreur dans la région, était recherché par les militaires français. Au cours de son transfert vers l'hôpital de la ville de Man (ouest de la Côte-d'Ivoire), il a été tué par étouffement à bord d'un véhicule militaire VBL. Remis à l'hôpital de Man, son corps n'a pas été réclamé par sa famille.

Confronté mercredi à ses hommes au cours de leur garde à vue, le colonel Eric Burgaud a craqué. Il a reconnu avoir transmis cet ordre après l'avoir reçu par téléphone de son supérieur, le général Poncet, alors commandant de l'opération Licorne. «J'ai compris la même chose que tout le monde, c'est-à-dire que l'idéal était que Mahé arrive mort à Man», a expliqué l'officier aux policiers de la brigade criminelle. Le général Henri Poncet pourrait donc être rapidement entendu par la justice. Son avocat, Me Jean-René Farthouat, a pris les devants, dès hier, en affirmant que son client n'avait donné «aucun ordre implicite», opposant un «démenti formel» aux déclarations du colonel Burgaud.

«Blâmé». Parole de colonel contre parole de général, tous deux saint-cyriens ! La justice va devoir trancher. «Blâmé» et muté à l