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Libération

De Charleroi à Bagdad, itinéraire d'une kamikaze

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Muriel Degauque, jeune Belge convertie à l'islam, s'est fait exploser en Irak.
publié le 2 décembre 2005 à 4h46

Muriel Degauque, la jeune Belge convertie à l'islam qui s'est fait exploser le 9 novembre près de Bagdad, était une ancienne vendeuse en boulangerie, venant d'un milieu modeste et d'une ville sans histoires, a fait ressortir hier la presse locale, qui a publié la photo de cette femme de 38 ans aux longs cheveux châtains et à l'air sage. L'«enfant de Charleroi», dont le quotidien la Dernière Heure retrace le parcours ordinaire, s'était convertie à l'islam après son mariage avec un Turc, dont elle devait ensuite divorcer. Elle avait alors pris le nom de Myriam.

Elle était devenue encore plus radicale après avoir rencontré son second mari, Issam Goris, un Belgo-Marocain de sept ans son cadet, avec lequel elle part au Maroc. De retour en Belgique, le couple s'installe à Bruxelles. Elle a appris l'arabe, porte le voile, et passe même à la burqa. Elle revoit peu ses parents, qui racontent qu'ils ne reconnaissaient plus cette fille qui ne vivait que pour la religion : «Quand on se voyait, ils imposaient leurs règles. Pas question d'allumer la télé ou d'ouvrir une bière.»

Les parents de Muriel Degauque n'ont plus eu de nouvelles d'elle depuis l'été dernier, lorsqu'elle leur a téléphoné de Syrie. Ils n'ont compris que mardi ce qui lui était arrivé. «Quand on a appris mardi soir à la télévision qu'une Belge s'était fait exploser en Irak, on a pensé que c'était Muriel. Les policiers ont tout fouillé chez nous mais il n'y avait rien à prendre, sauf des photos de notre fille.»

C'est par la