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Libération

La peine de mort moins capitale aux Etats-Unis

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Le millième condamné doit être exécuté ce matin.
publié le 2 décembre 2005 à 4h46

Washington de notre correspondant

Sauf clémence de dernière minute, Kenneth Lee Boyd, un ancien du Vietnam qui a tué sa femme et son beau-père, devait être exécuté ce matin à Raleigh, en Caroline du Nord : le 1 000e exécuté depuis le rétablissement de la peine de mort par la Cour suprême en 1976.

Mauvaise presse. Le hasard du calendrier avait d'abord désigné la Virginie : Robin Lovitt, qui a tué un de ses amis, devait être exécuté mercredi. Au dernier moment, le gouverneur démocrate de Virginie, Mark Warner, a commué la peine en perpétuité. C'est la première fois en quatre ans que Warner faisait preuve d'une telle clémence. Mais le gouverneur envisageant de se lancer dans la course à la Maison Blanche, on comprend sa décision : la peine de mort a de plus en plus mauvaise presse aux Etats-Unis.

L'histoire retiendra ce paradoxe : c'est sous la présidence d'un Texan partisan d'une justice criminelle musclée, George W. Bush, que la peine capitale a commencé à sombrer. Depuis 1999, le nombre de condamnations à mort a diminué de 60 % et le nombre d'exécutions de 40 %. L'abolition n'est plus considérée par les organisations des droits de l'homme américaines (1) comme un objectif inaccessible. Alors que 80 % des Américains se déclaraient en faveur de la peine de mort en 1994, ils ne sont plus que 64 % aujourd'hui, selon Gallup.

Plusieurs raisons expliquent cette chute : d'une part, les tests ADN ont montré que le risque de tuer un innocent existait. Autre facteur ayant miné la peine cap