Kiev envoyée spéciale
Un an après, Denis Gergun, 21 ans, qui passait ses nuits sous les tentes dressées dans l'avenue Krechtchatik, croit toujours dans les idéaux de la «révolution orange». Malgré les déchirements de ses leaders, leur incapacité à réaliser des réformes clés et à en finir avec la corruption. «Les gens voudraient que le président Iouchtchenko change la société, mais cela ne peut aller aussi vite. La transition à la démocratie, c'est toujours difficile», souligne-t-il. Etudiant en informatique, Denis reconnaît que dans sa vie rien n'a encore changé. Les professeurs qui faisaient grève avec les étudiants ont repris les cours, la faculté est toujours aussi pauvre. Ses parents tirent le diable par la queue et, pour les aider, Denis doit travailler à mi-temps, comme webmaster dans une ONG de défense de la liberté de la presse, l'IMI. En fait, estime Denis, «c'est dans les esprits que tout a changé». «Avant, sous Leonid Koutchma, aucun de nous n'imaginait que l'on pouvait influer sur quoi que ce soit. Moi-même, au début de la révolution, je ne voyais pas trop ce qu'on pouvait obtenir. Et puis on a réussi à faire annuler le résultat de la présidentielle (en raison de fraudes massives, un troisième tour a été organisé le 26 décembre, emporté par Iouchtchenko, ndlr). Là, on a compris que l'on pouvait changer les choses.»
Confiance. La plupart des experts soulignent la maturité de la société ukrainienne, cette modération doublée d'une tranquille confiance en soi, qui a pe