Le magistrat allemand Detlev Mehlis a finalement fait mentir la presse de son pays qui le présentait comme «un bull-terrier ne lâchant jamais sa proie». L'homme qui, depuis mai, conduit l'enquête internationale sur le meurtre de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, a annoncé vendredi son départ à l'issue de son mandat, le 1er janvier. «Mon employeur, c'est mon pays, l'Allemagne. J'ai d'autres tâches qui m'attendent», a-t-il affirmé au quotidien libanais L'Orient-Le jour. Il y a fort à parier qu'à cette date sa mission sera loin d'être achevée.
Désarroi. Ce procureur de fer, spécialisé dans l'antiterrorisme, sera difficile à remplacer. Signe de leur désarroi, les chancelleries espéraient encore le faire changer d'avis vendredi: «Il est possible de le convaincre de rester», affirme un diplomate. Même si Mehlis dit obéir à des motifs personnels, sa décision risque d'être interprétée comme un aveu d'échec. Elle intervient en effet au moment où le principal suspect, la Syrie, tente par tous les moyens de saper l'investigation onusienne.
En apparence, Damas a fini par accepter, le 25 novembre, l'audition de cinq responsables syriens qui se déroulera dès lundi à Vienne. Mais seulement après s'être employé à discréditer Mehlis. Lundi, la chaîne publique de télévision a ainsi présenté un témoin syrien, Houssam Taher Houssam, semble-t-il coiffeur à Beyrouth et indicateur de longue date des services secrets syriens, qui a affirmé avoir déposé en juin sous la contrainte deva