Astana envoyée spéciale
«Une personnalité de ce calibre, il en naît une fois tous les cent ans : il est comme Pierre le Grand en Russie, Atatürk en Turquie ou Mao en Chine.» C'est Dariga Nazarbaïeva, la fille aînée du Président qui parle ainsi de son père, mais une bonne majorité de Kazakhs, qui ont réélu hier Noursoultan Nazarbaïev, n'est pas loin de penser aussi que leur premier chef d'Etat est un don du ciel. A Astana, la nouvelle capitale que Nazarbaïev est en train de faire jaillir de la steppe, tout un musée est déjà consacré à sa légende : «Il est intelligent et travailleur. Il a su nouer de bonnes relations avec tous les dirigeants du monde, il a fait la gloire de notre pays», explique Raouana, la jeune guide du musée. Sur quatre étages, tout un bric-à-brac de diplômes et cadeaux notamment le premier Coran envoyé dans l'espace, par un cosmonaute kazakh sert le culte du Président et tente de démontrer qu'il est à la fois fils d'une modeste famille de paysans et descendant d'un grand guerrier kazakh du XVIIe siècle.
Bon communiste. «Je suis fils, petit-fils et arrière-petit-fils de tchaban», les gardiens de troupeaux kazakhs, aime se décrire Nazarbaïev, né en 1940 dans un village de la région d'Almaty, au sud du pays. Fils de paysans, intégrés dans un kolkhoze comme la plupart des Kazakhs à l'époque, le petit Noursoultan manifeste très tôt une intelligence et une ambition qui lui valent d'être envoyé par les jeunesses communistes étudier en Ukraine le métier de métal