Menu
Libération

Budget de l'UE : Blair bizute les nouveaux

Article réservé aux abonnés
Président en exercice, il veut tailler dans les aides régionales destinées aux pays de l'Est.
publié le 6 décembre 2005 à 4h50

Bruxelles (UE)

de notre correspondant

Tony Blair vient d'infliger une vraie leçon de Realpolitik aux pays d'Europe de l'Est : ils viennent d'apprendre à leurs dépens qu'en Europe leur allié naturel n'est pas la Grande-Bretagne. Afin de limiter au maximum la contribution du Royaume-Uni au budget communautaire pour la période 2007-2013, le Premier ministre travailliste a proposé hier de tailler à la hache dans les dépenses, en particulier dans les aides régionales qui leur sont destinées.

Blair, dont le pays préside l'Union, s'est donc comporté, ainsi que le craignait la Commission, comme le «shérif de Nottingham» qui prenait «aux pauvres pour donner aux riches». Du coup, son plus fidèle allié, José Manuel Durao Barroso, le président de l'exécutif européen, s'est senti obligé d'endosser le rôle de Robin des bois : «En l'état actuel, la proposition [britannique] n'est pas acceptable. Ce n'est simplement pas réaliste.»

«Politique du passé». En juin, Londres avait refusé le compromis auquel était parvenu le Luxembourg après deux jours d'épuisantes négociations : le budget européen aurait été limité à 1,06 % du produit intérieur brut communautaire (PIB), soit 871 milliards d'euros sur sept ans, loin des 1,14 % proposés par la Commission, afin de répondre non seulement aux défis de l'élargissement à des pays ravagés par quarante ans de dictature communiste mais aussi à ceux de la modernisation de ces économies (recherche, éducation, etc.). Blair, profitant de l'affaiblissement de la Fr