Amsterdam de notre correspondante
Le procès du «groupe Hofstad», un réseau terroriste islamiste auquel le meurtrier de Theo Van Gogh est suspecté d'appartenir, s'est ouvert hier, près d'Amsterdam. Dans le tribunal de haute sécurité d'Osdorp, quatorze jeunes hommes comparaîtront à tour de rôle, pendant deux mois. La plupart ont la double nationalité marocaine et néerlandaise, et ont été arrêtés après le meurtre du cinéaste, le 2 novembre 2004. Mohammed Bouyeri (27 ans), l'assassin, déjà condamné à la perpétuité en juillet, comparaîtra le 8 décembre. Suivront les autres têtes pensantes du groupe, Ismail Akhnikh, Nourridin el-Fatmi et un jeune Néerlando-Américain de 19 ans, Jason Walters.
Les inculpés encourent jusqu'à quinze ans de prison en vertu de la nouvelle loi pénalisant l'appartenance à une «organisation criminelle ayant des intentions terroristes». Une loi adoptée l'été dernier après l'acquittement, faute de preuves, de Samir Azzouz, 19 ans, considéré comme l'un des membres les plus dangereux du groupe. Arrêté quelques mois avant le meurtre de Van Gogh, il préparait des attentats contre le Parlement, la centrale nucléaire de Borssele et un avion de la compagnie israélienne El Al.
Bien que les services de renseignement néerlandais (AIVD) n'aient pas vu venir la mort de Theo Van Gogh, ils surveillaient le réseau depuis septembre 2002. «Ce groupe fonctionne comme une bande informelle, certes, mais seul son nom est une fabrication de la police», estime Edwin Bakker, expert en