Washington de notre correspondant
Lorsque Condoleezza Rice part à l'étranger, rien n'est laissé au hasard, pas même ses descentes d'avion. Au Japon, un sumo l'accueille d'une accolade ; au Kirghizistan, c'est un fauconnier qui pose un rapace sur son avant-bras... Mais pour la tournée européenne, débutée hier, le «monsieur image» de la secrétaire d'Etat, Jim Wilkinson, n'a pas pu tout maîtriser. Et c'est une polémique, l'affaire des «prisons secrètes» de la CIA en Europe de l'Est, qui attend ce matin Condoleezza Rice à Berlin, première étape d'un voyage qui la mènera ensuite en Roumanie, en Ukraine et en Belgique.
La controverse n'a cessé de se développer en Europe. Après un long silence, Rice a décidé de s'exprimer hier, juste avant de prendre l'avion. Non pas pour présenter des excuses, au contraire : la secrétaire d'Etat a lu une déclaration musclée pour expliquer que les Etats-Unis utiliseraient «toutes les armes légales pour battre les terroristes»... et pour appeler les gouvernements européens qui coopèrent avec les Etats-Unis dans la lutte antiterroriste à faire preuve de responsabilité. Tout en niant l'usage de la torture «en aucune circonstance» , elle a justifié le transfert de suspects de terrorisme dans d'autres pays pour être «interrogés, détenus ou jugés».
«Outil vital». Ces «renditions», comme on dit dans le jargon du contre-espionnage, sont pratiquées, dit-elle, «depuis des décennies par les Etats-Unis et d'autres pays» et sont «un outil vital pour combattre l