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Libération

Affaire Ben Barka : la justice française se heurte à un mur

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publié le 8 décembre 2005 à 4h52

D'un blanc éclatant, haut de deux à trois mètres, plus par endroits, le mur s'étire à l'intersection de la rue Bani-Aarouss et de l'avenue Imam-Malik. Comment croire que cette grande enceinte, située en bordure de la route des Zaërs, l'avenue résidentielle prisée par les ambassades étrangères à Rabat, soit «inconnue» de la police et des autorités judiciaires marocaines ?

Déraisonnable, l'argument est révélateur. Il montre que, quarante ans après l'assassinat de Mehdi Ben Barka, l'opposant marocain, figure mythique du tiers-mondisme, ce dossier dérange toujours du côté de Rabat. Deux ans après son intronisation, le roi Mohammed VI s'était pourtant engagé à aider l'enquête. «Si on savait exactement ce qui s'est passé à l'époque de la disparition et où se trouve la dépouille, il n'y aurait pas toutes ces spéculations. Je ne sais pas ce qui s'est passé», avait affirmé le souverain en 2001. En ajoutant : «Je suis prêt à contribuer à tout ce qui peut aider la vérité.»

Polémique. Affaire d'Etats, qui ébranla le régime gaulliste et reste emblématique des pires années du règne de Hassan II, l'enquête sur ce meurtre est pourtant sujette à polémique dans le royaume. Mardi, le ministre de la Justice, Mohamed Bouzoubaa, s'est indigné dans une interview à Aujourd'hui le Maroc, un journal reflétant occasionnellement les points de vue des services de sécurité, du «comportement» du juge d'instruction français Patrick Ramaël. En charge du dossier, celui-ci s'est rendu la semaine dernière au Mar