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Libération

Motus européen sur les vols secrets de la CIA

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Londres, Rome et Varsovie démentent avoir été informés par Washington.
publié le 8 décembre 2005 à 4h52

La tournée en Europe de la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, arrivée hier à Bruxelles, a eu pour effet de rendre muets nombre de gouvernements européens sur le dossier des vols secrets de la CIA transportant des prisonniers soupçonnés de terrorisme. Environ 800 de ces vols ont eu lieu, via des aéroports européens, entre 2001 et 2005, selon Amnesty International.

L'un d'eux concernait Khaled el-Masri, citoyen allemand kidnappé, convoyé en Afghanistan, et torturé par la CIA pendant cinq mois en 2003-2004, dont l'histoire a suscité l'indignation en Allemagne. Le ministre de l'Intérieur de l'époque, Otto Schily, a refusé de la commenter, s'estimant toujours lié par le secret. Il avait été informé de l'«erreur» de la CIA le 31 mai 2004 par l'ambassadeur des Etats-Unis en Allemagne, qui lui avait demandé de garder le silence.

Démentis. Alors que certains espéraient un «déballage» sur les errements de la CIA à l'occasion de la tournée de Rice, le Premier ministre britannique Tony Blair a affirmé hier «ne rien savoir du tout» sur l'éventuelle existence de prisons de la CIA en Europe. Le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, a soutenu de son côté ne jamais avoir été informé par Washington de missions spéciales de la CIA dans son pays visant des suspects de terrorisme. «Je le répète encore une fois, a-t-il dit sur un ton irrité : le gouvernement italien n'est pas impliqué dans des affaires dont ni moi ni aucun de mes ministres, secrétaires d'Etat et autres membr