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Libération

«Personne n'a demandé à Saddam s'il avait été torturé»

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L'ex-raïs tente de passer pour la victime face aux témoins à son procès.
publié le 8 décembre 2005 à 4h52

Qu'il soit à la tête de l'Irak ou dans un prétoire, président ou prévenu risquant la pendaison, Saddam Hussein reste Saddam Hussein. L'arrogance dont le dictateur était imbu, il l'a emportée avec lui dans le box des accusés. Pareil pour le mépris assassin qu'il portait à ses victimes et qu'il a gardé, même quand, assises à quelques mètres de lui, elles ont décrit les terribles supplices subis dans ses cachots. Sans parler de cette absence totale de culpabilité qu'il affiche depuis le début du procès, qui a repris lundi et a été ajourné au 21 décembre.

Broyeuse. Hier, l'ex-raïs a refusé d'assister à l'audience. La veille, deux témoins étaient venus raconter à visage découvert ce qu'ils avaient vu et subi à Doujaïl, comment les villageois avaient été arrêtés en masse et torturés après un attentat raté contre le convoi présidentiel. Membre du parti chiite Al-Dawa, Ahmed Mohammed, 38 ans, a raconté comment plusieurs de ses voisins avaient été assassinés. Il s'est fait traité de «menteur» par Barzan, le demi-frère de l'ex-président et l'un de ses sept coaccusés. «Bien sûr que j'y étais, a rétorqué l'ex-détenu qui s'est porté partie civile. Un de mes amis a été torturé. Il a été tué devant moi et j'en ai été témoin. J'ai vu les corps de nos voisins martyrisés, certains étaient méconnaissables.» Puis il a poursuivi : «Je le jure devant Dieu, je suis passé devant une pièce et, sur ma gauche, j'ai vu une broyeuse d'où coulait du sang et en dessous de laquelle se trouv